ENQUÊTE

Places de concertsLe spectacle à tout prix

Pouvoir applaudir sa vedette ­préférée sans casser sa tirelire devient une gageure. Artistes et producteurs de spectacles ont pourtant peu de marges de manœuvre pour peser sur les prix.

Caen, 1er décembre. Les lumières s’éteignent. 12 musiciens, 4 choristes s’installent sur la scène du Zénith. Apparaît une tête de mort de 500 kg, d’où sort Johnny Hallyday. C’est parti pour deux heures de show. Dans le public, les 7 000 spectateurs ont déboursé entre 42 et 150 € pour voir leur idole. Un gros budget. « Pour une famille, avec une boisson à l’entracte et le prix de l’autoroute, on atteint presque le prix d’une semaine de vacances », analyse Serge Langeois, directeur de la salle. Trop chers, les concerts ? « C’est une question récurrente », sourit Séverine Morin, respon­sable du pôle Ressources du CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz), organisme qui perçoit la taxe fiscale sur les spectacles. Ses données indiquent un prix médian du billet à 13 €, pour un prix moyen de 32 €. Le prix moyen est tiré vers le haut par les gros concerts. En 2014, ils étaient peu nombreux (seuls 3 % des spectacles ont fait plus de 3 000 entrées) mais ont représenté 45 % des recettes de billetterie. Au total, 25,3 millions d’entrées ont été vendues cette année-là, pour 746 millions d’euros de recettes.

Une exigence de rentabilité

Le spectacle musical pèse plus de 1,5 milliard d’euros en France.

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