Fabrice Pouliquen
PétroleDe l’or noir qui fait tache
Dans le bassin d’Arcachon, on avait fini par les oublier tant ces 50 puits font partie du paysage. Pourtant, Vermilion en extrait 1 500 barils de pétrole par jour. Sa demande de nouveaux forages soulève l’opposition.
C’est à peu près la seule chose encore debout au milieu de ce paysage aux allures apocalyptiques. La seule aussi qui s’active et fait du bruit : le chevalet de pompage qui monte et descend pour aller chercher le pétrole enfoui dans les profondeurs. Autour, il n’y a plus que quelques arbres à tenir à la verticale, « un certain nombre morts sur pied », précise Bruno Christian, des Écocitoyens du bassin d’Arcachon (Gironde). Le reste n’est qu’un amas de branches et de troncs couchés au sol.
Tout renvoie au gigantesque incendie de 2022. Au cours de l’été le plus chaud jamais enregistré en Europe, 5 800 hectares de forêt ont brûlé ici, à La Teste-de-Buch, à quelques encâblures de l’océan, juste derrière la dune du Pilat. Bruno Christian avait prévenu : parcourir cette forêt ravagée « vaut mille discours ». Nathalie Hervé, de l’ONG Stop Total, l’accompagne. Elle invite à faire un tour sur le site Google Maps pour mieux saisir le contraste. Les images prises du ciel, avant l’incendie, montrent une canopée verdoyante que l’on imagine plonger dans l’ombre les forages de pétrole disséminés ici ou là sous les ramures. Il y a 93 puits en tout, forés depuis 1954, dont 50 encore actifs. C’est le champ pétrolier de Cazaux,
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