Élisabeth Chesnais
PesticidesLes non-dits des fabricants
Impossible de compter sur la presse pour dire du bien des pesticides. Alors, les industriels ont pris la plume et acheté des pages entières dans les journaux. Retour sur une campagne originale.
Pendant toute la durée du Salon de l'agriculture, en plein scandale sur l'utilisation du Régent, un insecticide très toxique commercialisé sans autorisation de mise sur le marché, tous les lecteurs de journaux, qu'il s'agisse de quotidiens ou d'hebdomadaires, ont eu droit à cette longue lettre ouverte de l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes), le syndicat professionnel des fabricants de produits phytosanitaires. Décryptage d'une campagne de publicité qui transforme les pesticides et leurs producteurs en bienfaiteurs de l'humanité, au prix de très nombreux non-dits.
1 - Pourquoi une lettre ouverte?
«On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même», c'est sans doute en raison de ce vieil adage que le syndicat des producteurs de pesticides a envahi la presse d'une longue lettre ouverte vantant les mérites de ses adhérents et de leurs formulations. Car, à les lire, les industriels de l'agrochimie seraient les victimes innocentes de l'acharnement des médias, alors que leurs produits ne mériteraient aucun reproche. Face à des «détracteurs» hostiles, il faut s'adresser directement aux consommateurs et aux lecteurs abusés et désinformés par les articles de journalistes malintentionnés. Ce propos ne figure évidemment pas tel quel dans la lettre ouverte que
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