Fabrice Pouliquen
PesticidesLe cas particulier du TFA
Plusieurs de nos prélèvements recèlent des concentrations importantes de TFA, un PFAS engendré notamment par l’emploi de pesticides dans les cultures de céréales. Inquiétant ?
La messe est dite : le flufénacet, un pesticide, est un perturbateur endocrinien. Ainsi l’a classé l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), le 27 septembre 2024. La décision met fin à une évaluation qui a duré… 11 ans. Pendant tout ce temps, le flufénacet a vu son approbation prolongée. Neuvième herbicide le plus vendu en France, il est surtout utilisé sur les céréales. La Commission européenne ne proposera pas de renouveler son autorisation, qui expire le 15 juin. Fin de l’histoire ? Oh, non !
Un PFAS qui affole les compteurs
Une fois épandus, les pesticides se désagrègent en d’autres substances, les « métabolites ». Dans ceux du flufénacet (comme d’autres pesticides) figure l’acide trifluoroacétique (TFA), un PFAS. « Pas aussi dangereux que les PFOA ou le PFOS, précise Pauline Cervan, toxicologue chez Générations futures. Mais quasi indestructible dans l’environnement. » Bien que le TFA ne fasse pas partie des 20 PFAS jugés prioritaires par Bruxelles, Que Choisir l’a recherché dans ses prélèvements d’eau du robinet. Nous en avons trouvé de très fortes concentrations, jusqu’à 13 000 ng/l à Moussac (Gard). C’est 130 fois plus que le seuil réglementaire de 100 ng/l (soit 0,1 µg/l) appliqué pour un métabolite de pesticide
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Mélanie Marchais
Rédactrice technique