Élisabeth Chesnais
PesticidesL'homologation de failles en faillite
Des hauts fonctionnaires du ministère de l'Agriculture convoqués par la justice, un pesticide commercialisé sans autorisation de mise sur le marché, les mortalités anormales d'abeilles sont en train de tourner au scandale.
Avril 2002. Trois mille ruches anéanties en quelques jours. Des millions d'abeilles mortes gisent au sol. Un cataclysme sans précédent pour les apiculteurs du Gers et de la Haute-Garonne, supérieur aux hécatombes imputées depuis plusieurs années à l'insecticide Gaucho (QC n° 348). Le ministère de l'Agriculture saisit aussitôt le procureur de la République de Saint-Gaudens (31). Fait inhabituel, la Direction générale de l'alimentation (DGAL), chargée de l'homologation des produits phytosanitaires, dénonce deux entreprises qui commercialiseraient des pesticides importés illégalement. Ces derniers seraient responsables de la mortalité des abeilles. La DGAL précise les adresses et qualifie même les infractions. L'enquête judiciaire met en évidence des pratiques agricoles ahurissantes ainsi qu'une filière illégale qui s'étend sur une bonne partie du territoire (QC n° 401). Dix-sept personnes, essentiellement des distributeurs, sont mises en examen avec interdiction d'exercer. Le procès en correctionnelle pourrait bientôt s'ouvrir. L'affaire aurait pu en rester là, mais les apiculteurs se montrent sceptiques et rappellent les faits: les intoxications d'abeilles ont eu lieu les jours où l'on semait les graines de
Article réservé aux abonnés
Abonnez-vous et accédez immédiatement à tout le contenu du site QueChoisir.org
Découvrir nos offresDéjà abonné ? Se connecter