Perturbateurs endocriniensDes fauteurs de troubles dans nos armoires à pharmacie

Le scandale du Distilbène (DES) dans les années 1970 a conduit à une prise de conscience de l’impact des médicaments sur le système endocrinien. Prescrit en France à plus de 200 000 femmes enceintes pour limiter le risque de fausses couches entre 1940 et la fin des années 1970, cet estrogène de synthèse entraîne des malformations de l’appareil urogénital et augmente le risque de cancer chez les enfants exposés in utero. Les petits-enfants des femmes traitées présentent, eux aussi, un risque accru de malformations.

Le Distilbène agit comme un perturbateur endocrinien. Et il est très loin d’être le seul produit de santé à être ainsi capable d’interférer avec la production ou l’élimination des hormones, en mimant ou en inhibant leurs actions. « Les hormones synthétiques ou naturelles sont les premiers traitements auxquels on pense puisqu’ils sont justement utilisés à cet escient. On peut citer la pilule contraceptive, les hormones thyroïdiennes, l’insuline ou l’hormonothérapie du cancer du sein », illustre le docteur en pharmacie Guillaume Decocq, du CHU d’Amien-Picardie, avant d’ajouter : « Néanmoins, cet effet perturbateur endocrinien peut être à l’origine d’effet non recherché et indésirable. Par exemple, la