ENQUÊTE

Pêche minotièreL’envers du décor

Dans le sillage de l’aquaculture, la pêche dite « minotière » cible les petits poissons, qui sont ensuite réduits en farine ou en huile pour alimenter les élevages. Pas si propre…

« Abaisser la pression sur les saumons sauvages. » Local Ocean et Pure Salmon jouent sur cet argument pour vendre leur projet de ferme d’élevage intensif en France. Ça s’entend. « Les captures mondiales de poissons tendent à diminuer depuis le milieu des années 1990, retrace Frédéric Le Manach, directeur scientifique de Bloom, association qui œuvre pour la conservation marine. L’aquaculture a justement été promue comme un moyen de combler l’écart entre la demande croissante et l’amenuisement des stocks de poissons sauvages. » La salmoniculture couvre aujourd’hui 99,9 % de la consommation mondiale de saumon de l’Atlantique, de loin le plus prisé en France, et éloigne les bateaux de pêche de leurs cousins sauvages. Cette technique n’est toutefois pas sans impact sur la biodiversité marine : même en cage, les saumons restent des carnivores qui carburent aux protéines animales. Afin de les nourrir, les fermes sont alimentées par la pêche dite « minotière ». Elle vise les espèces plus petites et moins appréciées des consommateurs – anchois, sardine… Ces poissons seront réduits en farine ou en huile pour approvisionner l’aquaculture, mais aussi les élevages de porcs et de volailles.

20 % des prises mondiales

Le problème de cette pêche minotière, qui

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Fabrice Pouliquen

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