ENQUÊTE

Pêche durableMieux pêcher et mieux acheter pour sauver l'océan

La surexploitation des ressources halieutiques est une des principales causes du déclin de la biodiversité marine. La politique européenne des quotas et l’évolution des techniques de pêche peuvent infléchir la tendance. Nos pratiques de consommation également.

Pour sauver l’océan, il faudra consommer moins et aussi pêcher mieux. Sans même tenir compte des effets du réchauffement climatique, les pollutions, la croissance démographique, le trafic maritime et la surpêche provoquent le déclin massif de la biodiversité dans les océans. « Plus de 30 % des récifs coralliens, des requins et des raies, près de 30 % des crustacés et près de 10 % des poissons sont menacés d’extinction », a alerté Yunne Jai-Shin, biologiste à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), lors d’un récent colloque. Si le poisson abonde encore sur les étals, il se raréfie dans les mers : 34 % des stocks mondiaux étaient sursollicités en 2017, soit 1,1 % de plus qu’en 2015(1). En Atlantique Nord-Est, cette surexploitation des ressources halieutiques « touche encore 26 % des populations, et 2 % sont considérées comme “effondrées”, parmi lesquelles le cabillaud en mer Celtique », constatait, début 2020, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). En Méditerranée, la situation se révèle dramatique, avec plus de 80 % des stocks concernés par la surpêche. Pour inverser cette tendance, des changements majeurs

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