Élisabeth Chesnais
Pas bio et au prix fort
Des carburants d'origine végétale dans les réservoirs ? Bruxelles veut les imposer. Le lobby agricole est pour, le lobby pétrolier contre. Les protecteurs de l'environnement s'inquiètent.
Biocarburant
Du colza dans le gazole, du blé et de la betterave dans l'essence. L'idée vient d'être relancée par un rapport parlementaire sur les énergies renouvelables. Priorité aux biocarburants dans les transports, réclament les députés de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. De son côté, la Commission européenne se dit déterminée à les promouvoir. Objectif pour 2005, 2 % de carburants d'origine agricole. Détaxation et incorporation obligatoire dans l'essence et le gazole sont prévues. Le tout pour réduire la dépendance à l'égard du pétrole et lutter contre l'effet de serre. Le monde agricole applaudit, les groupes pétroliers râlent, les protecteurs de l'environnement restent sceptiques.
Tout débute en 1992
En France, c'est en 1992 que la filière a pris son essor. Indépendance énergétique et réchauffement climatique n'ont rien à y voir. 1992, c'est l'année de la réforme de la Pac (politique agricole commune). Bruxelles impose la mise en jachère de 10 % des terres agricoles pour enrayer la surproduction alimentaire. Dans les campagnes, le choc est rude. Pour l'industrie de l'agrofourniture, les coopératives, 10 % de terres cultivables gelées, c'est en moyenne 10 % de chiffre d'affaires en moins, un manque à gagner
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