ENQUÊTE

Partenariats public-privéLa mégalomanie à crédit

Trop grands, trop chers. Dénoncée par les juristes et les experts en finances publiques, la formule des « PPP », partenariats public-privé, a des torts. Les élus qui y recourent sans discernement pour financer des projets surdimensionnés en ont aussi.

Le 28 juillet 2008, le gouvernement de François Fillon fait voter une loi encourageant un nouveau mode de contrat entre les collectivités et les entreprises, appelé le partenariat public-privé (PPP). Président de GDF Suez, Gérard Mestrallet applaudit. « Le PPP, c’est le meilleur des deux mondes. La stabilité et la vision à long terme de l’État, et la capacité de gérer du privé. » Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, est nettement moins lyrique. Dénonçant la « myopie coûteuse » de la puissance publique, il dresse un parallèle entre les PPP des collectivités et le crédit revolving des particuliers. Avec quelques années de recul, il apparaît que c’est Philippe Séguin (décédé en 2010) qui avait raison. Rares aujourd’hui sont les voix à défendre les PPP. Mais comme ils ont été souscrits pour 15 ans, 20 ans, parfois 30, les contribuables n’ont pas fini de les payer. « Les contrats de partenariats : des bombes à retardement ? », titrait un rapport sénatorial de juillet 2014. Le point d’interrogation est de trop.

Le fonctionnement

Centre hospitalier sud-francilien. En avril 2014, l’état a dénoncé le PPP conclu avec Eiffage. En cause, le dérapage financier et

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Erwan Seznec

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