Nina Sutton
Paiements transfrontaliersLes banques se gavent
Malgré la mondialisation, l’euro et Internet, jamais les transferts d’argent avec l’étranger n’ont coûté aussi cher. Et quand on les interroge, les banques s’accusent mutuellement de ce qu’elles appellent des « dysfonctionnements », qui constituent en réalité un système de commissions relevant de l’usure.
Comme nombre de Parisiens disposant d’un grand appartement, Mme X loue à des touristes l’espace qu’elle n’occupe pas. Elle trouve ses clients sur Internet, accepte des locations de courte durée et, pour bloquer la réservation, demande 30 % du loyer en acompte. Le système est bien rodé, simple, et le prix des locations modéré. Pendant plusieurs années, tout a bien marché. Mais, depuis deux ans, Mme X ne s’y retrouve plus. En cause, les multiples ponctions effectuées par les banques – la sienne, celles de ses locataires et des intermédiaires – sur le versement initial.
Le chèque, c’est cher !
Premier exemple. En novembre dernier, une Espagnole lui demande si elle peut régler l’acompte par chèque. Naïve, Mme X se dit : « Des euros, espagnols ou non, quelle différence ? » Et elle accepte. Fatale erreur. Le chèque met six semaines à apparaître sur son compte. Et là, surprise, les 200 € sont devenus 149,04 € desquels sa banque, le LCL (ex-Crédit lyonnais), a déduit encore 17 € de commission ! Furieuse, elle se précipite à
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