ENQUÊTE

Nouveaux médicaments« La pharmacie est le lobby le plus actif au Parlement »

Entretien avec Catherine Lemorton, rapporteur d'une enquête sur « la prescription, la consommation et la fiscalité des médicaments » remise à l'Assemblée le 30 avril 2008. La députée Catherine Lemorton juge excessif le poids du lobby pharmaceutique à l'Assemblée nationale.

L'UFC-Que Choisir vient d'engager des procédures contre des médecins pour non-respect de la loi sur la transparence de l'information médicale (article L.4113-13 du code de la santé publique). Comment expliquez-vous que ce texte soit aussi peu respecté ?

Il n'est pas « peu respecté ». Il n'est pas respecté du tout. Il n'y a aucune volonté de faire appliquer la loi sur les conflits d'intérêt.

Comment l'expliquez-vous ?

Une des causes est l'influence du lobby pharmaceutique, qui est sans doute le plus important à l'Assemblée. Ses représentants sont partout, à tous les stades du processus de décision.

Concrètement, comment se manifeste le poids de ce lobby ?

Certains députés ont dans leur circonscription des usines pharmaceutiques et ils assument volontiers des amendements favorables au secteur. Je pense par exemple à Jean-Pierre Door, député du Loiret [où est implanté Sanofi Aventis, NDLR]. Par ailleurs, en tant que députés, nous recevons de très nombreuses invitations des laboratoires à des petits déjeuners, des tables rondes, des débats. Leurs représentants sont également présents physiquement à l'Assemblée. Pendant la préparation du

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Erwan Seznec

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