ENQUÊTE

MultipropriétéOn peut en sortir

Beaucoup en rêvent, eux l'ont fait. 211 particuliers qui se partageaient 13 appartements dans une résidence Maeva de Chamonix ont réussi à sortir de la multipropriété. Non sans mal.

La formule est passée de mode, peut-être parce qu'elle a fait trop de déçus. Dans les années 70 et 80, le concept de résidence partagée à la mer ou à la montagne a le vent en poupe. Les promoteurs construisent des immeubles de tourisme et en découpent la propriété en lots, correspondant à des semaines d'occupation de T1 réparties tout au long de l'année. Quinze jours en février dans les Alpes ou en août au bord de la Méditerranée valent 50 000 ou 60 000 francs en 1980 (7 500 à 9 000 euros). Les contrats de vente comportent des clauses rassurantes. Les multipropriétaires qui ne souhaitent pas profiter de leur semaine peuvent la louer. Ceux qui aimeraient découvrir d'autres lieux de villégiature peuvent l'échanger avec d'autres multipropriétaires. Et, en ultime recours, ils sont libres de revendre leur période.

Combien se sont laissés tenter ? Difficile de le savoir. Les multipropriétaires seraient 1,5 million dans l'Union européenne, selon l'Organisation du timeshare européen (OTE), qui réunit les professionnels du secteur. Sans même parler des victimes d'escroqueries, ceux passés par des promoteurs sérieux n'ont pas échappé aux désil­lusions. Trois griefs repassent en boucle : charges trop élevées, bourse aux échanges anémique et revente

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Erwan Seznec

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