Monuments historiquesChefs-d'oeuvre en péril

« Les risques d'incendie dans l'annexe Richelieu de la Bibliothèque nationale sont considérables. Pour nous, c'est une torture morale permanente », s'exclame Agnès Saal, directrice de la Bibliothèque nationale de France (BNF). Il y a effectivement de quoi s'inquiéter. Les trésors que renferme ce bâtiment sont inestimables. Car si la bibliothèque François-Mitterrand, dans le xiiie arrondissement de Paris, accueille désormais tous les imprimés et les périodiques recensés depuis François Ier, instaurateur du dépôt légal, l'annexe de la rue de Richelieu conserve les collections spécialisées : de la bible de Gutenberg aux écrits de Rabelais en passant par les manuscrits de Victor Hugo ou de Marcel Proust, sans parler du cabinet des estampes (la collection la plus riche au monde) ou de celui des médailles, et des départements musique ou cartes et plans. Le tout abrité dans un bâtiment classé du XVIIe siècle de 58 000 m2, et pourtant laissé par les pouvoirs publics dans un état calamiteux. Depuis trois ans, un filet tendu sur la façade protège des chutes de pierres tandis que, dans la cour centrale, il a fallu étayer une partie des murs avec