Morgan Bourven
Montres suissesL’Asie à la rescousse
Produire une montre 100 % européenne est aujourd’hui une gageure. Même les marques suisses estampillées « Swiss Made » font appel à des sous-traitants asiatiques.
« Si l’on vous disait que du vin de Bordeaux était vieilli à Bordeaux mais ne provenait pas du bordelais, vous vous indigneriez. » La comparaison choisie par Grégory Pons, éditeur du site Business Montres, résume la perte de crédibilité du label Swiss Made. « C’est un label purement administratif basé sur la valeur des composants, pas sur leur origine géographique », tacle-t-il. Le Swiss Made est né en 1971 pour tenter de préserver la légitimité de l’industrie horlogère suisse face à la révolution des montres à quartz japonaises. Ce label stipule qu’une montre est considérée comme suisse si 60 % de sa valeur est créée en Suisse, mais aussi 60 % de la valeur des pièces de son mouvement, son emboîtage et le contrôle final. Or, la différence du coût du travail entre un ouvrier suisse et un Chinois, pour fabriquer les pièces autant que pour les assembler, est telle qu’elle rend possible d’atteindre ce taux même quand très peu d’opérations sont réalisées en Suisse. « Démontez certaines montres suisses et vous aurez 5 ou 6 composants suisses d’un côté, 60 ou 80 composants étrangers de l’autre », assure Grégory Pons. En 2013, un rapport du Crédit suisse chiffrait à 2,1 milliards de francs suisses les importations de pièces de l’industrie horlogère.
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