Florence Humbert
Marques patronymiquesLes vraies et les fausses
À l’heure de la mondialisation, les marques ou les sociétés qui portent un nom patronymique nous renvoient une image d’authenticité, de proximité. Mais ces noms propres ne recouvrent pas toujours une réalité.
C’est dans la nature humaine. Depuis toujours, les marques patronymiques sont associées, aux yeux du grand public, à un a priori de qualité. Les créateurs de marque ont largement exploité ce filon, afin d’humaniser leurs produits, de leur conférer un « supplément d’âme », quitte à inventer un nom de toutes pièces. Dans les années 80-90, les fausses marques patronymiques ont fleuri, en réaction à l’anonymat de la production de masse. De Justin Bridou à Jeff de Bruges, en passant par Jacques Vabre, le Baron de Lestac, Bruce Field, Mr de Fursac ou Vivien Paille… « Ces personnages-symboles sont des leviers marketing qui servent de base au “storytelling” », s’insurge Bernard Logié, auteur de Leur nom est une marque (2002, Éditions d’organisation) et créateur de l’association « Éponymes », qui réunit les dirigeants porteurs du nom de leur entreprise. Justin Bridou, avec ses moustaches et son béret, a ainsi réussi à ancrer dans l’Hexagone l’image franchouillarde de cette marque, pourtant propriété du groupe espagnol Campofrio devenu depuis américain, puis chinois et pour l’heure mexicain… Quant à Jeff de Bruges, même si son nom évoque Jacques Brel et les brumes du plat pays, son créateur n’est pas
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