Maisons de retraiteNos aînés mal traités

«Le discours de façade est toujours lisse et bienveillant ; les responsables ne sont pas de mauvaises personnes, mais des gens mus par une idée de fonctionnement qui relève de la gestion et non d'une connaissance des personnes âgées. Nos vieux ont besoin de calme, de tendresse, de ritualisations et surtout d'écoute», écrit Mme M., de Simiane-Collongue (13). Comme elle, plus de 160 lecteurs ont répondu à notre appel à témoignages, précisant tous: « On aurait des pages et des pages à vous écrire.»

Après avoir maintes fois relayé les (justes) demandes des professionnels et dénoncé les failles du système de prise en charge des seniors (QC nos 424 et 415), il était normal de leur laisser la parole. Nos lecteurs nous ont demandé de servir de caisse de résonance à leurs doléances. De dire la détresse morale de leurs parents. D'exprimer haut et fort leurs revendications. Mais surtout de respecter leur anonymat, par crainte des représailles. Car le chantage à l'exclusion existe. Alma France et l'Association française de protection et d'assistance aux personnes âgées (Afpap) nous l'ont confirmé. Il s'amplifierait même.

Des familles esseulées

Des familles qui se sentent bien seules, peu épaulées par les autorités contactées: Ddass, conseils généraux, DDCCRF. Gilles, de Bourseville (80), avait