Loi sur l'eauLes ménages trinquent

E t l'eau, comment ça va ? Mal. Son prix, d'abord, qui n'en finit pas d'augmenter, sans que les usagers puissent agir sur leur facture. Sa qualité, ensuite, qui se dégrade d'année en année, imposant des traitements coûteux pour la rendre potable. Sa répartition, enfin, qui impose des restrictions d'eau aux particuliers chaque été.

Étrange situation, alors que la France s'est dotée dès les années soixante d'un outil a priori idéal, les agences de l'eau, chargées de soutenir la bonne gestion et la dépollution de la ressource. Quarante ans plus tard, il n'y a pas de quoi pavoiser. Certes, les industries et les communes polluent moins, mais la ressource utilisable, sans être traitée, pour l'alimentation en eau potable se fait de plus en plus rare. En cause, des pollutions ponctuelles ici et là dues à l'insuffisance de l'épuration des eaux usées, mais surtout des pollutions diffuses qui touchent une grande partie du territoire, celle des nitrates et des pesticides. Loin de se réduire, ces contaminations agricoles s'aggravent. Le ministère de l'Écologie vient d'ailleurs de dresser un bilan lucide de la situation, soulignant que «ces pollutions diffuses compromettent la préservation des ressources en eau destinées à l'alimentation humaine et les activités liées à l'eau ainsi que