Virginie Bourgeois
Livres scolairesGratuité, inégalités
Le manuel scolaire serait-il en voie de disparition, faute de budgets ? La réponse varie selon la classe et surtout la ville ou la région. Panorama.
«Les manuels doivent redevenir les instruments de travail qu'ils n'auraient jamais dû cesser d'être. Ils offrent aux élèves de multiples occasions de lecture et de recherches autonomes que ne permet pas la multiplication de photocopies, expression du savoir fragmenté.» Si ce principe proclamé par le ministère de l'Éducation nationale est inscrit dans les nouveaux programmes de l'école primaire, en vigueur depuis 2002, il n'est souvent pas appliqué, faute de moyens financiers. D'ailleurs, selon une étude comparative internationale menée cette année par les éditeurs de manuels (International Group of Educational Publishers), la France est le pays dont la part de financement affectée à l'achat de livres scolaires est la plus faible. Alors que la Suède y consacre en moyenne 54,34 euros par enfant et par an, l'Italie 28,40 euros, nous dépensons 8,84 euros.
L'euro, connais pas
Un montant qui explique la vétusté des manuels et leur pénurie. Selon une étude de l'association Savoirlivre réalisée lors de rentrée scolaire 2002/2003, la moitié des élèves du cycle 3 (CE2, CM1 et CM2) travaillait encore sur des ouvrages de mathématiques avec des libellés en franc. Un constat également rapporté par l'inspection générale de l'Éducation nationale : «Sur 1000 classes dotées de manuels en
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