ENQUÊTE

Livres et éditionÀ qui la faute ?

Daniel Pennac, Chagrin d'école, Gallimard 2007

Les services de correction ont quasiment disparu des maisons d’édition. Même dans les collections les plus prestigieuses, il est aujourd’hui impossible d’ouvrir un livre sans rencontrer, au détour d’un paragraphe, une coquille ou une faute de grammaire. Et le pire est à venir.

« Oh ! là, là ! le Goncourt 2011 est plein de fôtes. Heureusement qu’on corrige ! » Ce billet, écrit le 14 novembre dernier par un collectif d’internautes mettant en ligne gratuitement (et illégalement) des ouvrages en vente, a provoqué l’embarras de Gallimard. Pourtant, seulement une vingtaine de coquilles ont été repérées dans L’Art français de la guerre. Un chiffre faible pour une œuvre de 600 pages.

Vous avez été plusieurs dizaines à nous écrire pour signaler des erreurs rencontrées lors de vos lectures. Fautes de grammaire, coquilles ou légendes photo incorrectes, votre constat est sans appel : la qualité des livres se dégrade. « L’édition est rentrée de plain-pied dans le bouillonnement de la production au moindre coût, de plus en plus bâclée au grand dam des lecteurs », dénonce ainsi Guy M., de Beuzevillette (76). « Il faudrait, chaque mois, un supplément complet de Que Choisir pour répertorier les erreurs », écrit Vincent L., de Neuilly-sur-Seine (92). Exemples à l’appui, vos courriers incriminent l’ensemble des éditeurs, y compris les collections de prestige.

« Il y a moins de ventes, donc moins de recettes par titre, se

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