ENQUÊTE

LittoralLe port de la colère

À Saint-Cyprien, dans les Pyrénées-Orientales, la côte encore préservée est aujourd’hui partiellement menacée de bétonnage. La justice a provisoirement suspendu les travaux. Un nouvel exemple d’atteinte à la loi Littoral, censée protéger nos bords de mer.

Sauvé des pelleteuses et autres bulldozers… Du moins pour le moment ! La décision prise, le 25 juin 2019, par le tribunal administratif (TA) de Montpellier (34) a bloqué temporairement le vaste projet urbanistique de requalification du port de Saint-Cyprien (66) validé par la mairie. Cette dernière l’a, toutefois, contestée devant la cour ­administrative d’appel de Marseille (13), qui doit rendre un arrêt dans le courant de l’année. Le dossier se retrouve au cœur d’une vaste bataille où se mêlent défenseurs de l’environnement, intérêts privés et pressions politiques.

« Le front de mer de la commune de Saint-Cyprien est encore relativement préservé, avec très peu de constructions verticales, hormis un immeuble des années 1970 », décrit un bon connaisseur du sujet. Jusqu’à présent, seuls 800 mètres linéaires ont été bâtis sur la côte pour aménager la zone portuaire. Une opération réalisée il y a une cinquantaine d’années. Depuis, le littoral côtier (notamment les six kilomètres de plage) est resté épargné dans sa grande majorité. Or, le projet de « requalification » inclut un programme immobilier en front de mer.

Projet pharaonique

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Élisa Oudin

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