Perrine Vennetier
Liste noireLes médicaments à éviter
Chaque année, la revue médicale Prescrire établit pour les soignants un bilan des médicaments à écarter. En voici une sélection, destinée aux patients.
Au début du XXe siècle, la pharmacopée ressemblait encore à un grimoire de sorcière. Au côté de noms fleurant bon l’alchimie tel l’Élixir parégorique, ou l’exotisme telle la Yohimbine Houdé, on trouvait d’étranges potions comme le Vulcase – soufre lavé, extrait de bile, poudre de feuille de belladone et aloès pulvérisé, le tout additionné de réglisse – qui réussissait à être à la fois laxatif et constipant. Depuis, les choses se sont quelque peu rationalisées et un minimum de preuves d’efficacité est désormais exigé.
À partir des années 2000, plusieurs vagues de réévaluation ont eu lieu afin d’établir le « service médical rendu » (SMR) des médicaments, c’est-à-dire leur intérêt en termes d’efficacité et de danger en fonction de la gravité de la pathologie. Ce SMR a été jugé « insuffisant » pour plusieurs centaines d’entre eux, déremboursés pour la plupart en conséquence. Ce travail de réévaluation se poursuit. En 2022, la pholcodine, un sirop pour la toux qui provoquait des accidents mortels lors d’anesthésies, a enfin été retiré du marché. Pour autant, cette rationalisation est loin d’être totalement passée dans les mœurs. De nouveaux médicaments continuent d’être mis sur le marché alors qu’ils sont plus dangereux qu’utiles. En 2022, a ainsi été autorisé le
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