Arnaud de Blauwe
Liaison ferroviaire Lyon-TurinUn coup à 30 milliards !
Percer un tunnel d’une soixantaine de kilomètres sous les Alpes et créer des voies nouvelles pour y accéder : ce chantier titanesque, ballotté entre des intérêts contradictoires, semble manquer d’un pilotage clair et assumé.
C’est à Modane, en Savoie, que la vallée de la Maurienne vient buter contre les Alpes. De l’autre côté, l’Italie. Une frontière naturelle que l’on franchit par l’historique route du col du Mont-Cenis, un tunnel ferroviaire du XIXe siècle ou, depuis 1980, par le tunnel autoroutier du Fréjus. Un fond de vallée oublié de tous… Or, c’est ici que l’un des projets européens « du siècle » a pris racine : un double-tube ferroviaire transfrontalier de 57,5 km (situé à 80 % en territoire français), dont le percement a déjà débuté. Il nécessitera la construction d’une nouvelle ligne mixte à grande vitesse fret/voyageurs, entre Lyon (Rhône) et le tunnel, d’environ 140 km.
Un maillon essentiel dans la création du corridor ferroviaire de l’Espagne à l’Ukraine, porté par l’Union européenne (UE). Financée sur fonds publics (France, Italie et Europe), l’aventure devrait afficher un coût d’environ 26 milliards d’euros, voire frôler les 30 milliards, dont 10 à 12 milliards pour le tunnel. Loin des prévisions initiales. Des dérapages que les cours des comptes française et de l’UE ont déplorés dans plusieurs rapports très réservés sur l’utilité d’un tel investissement.
Le train-train de la
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Pascale Barlet