ENQUÊTE

Les oubliés du potager

Victimes du productivisme agricole, les variétés anciennes de légumes sont aujourd'hui menacées de disparition. Fruits du travail de sélection de générations de maraîchers, de pépiniéristes et de jardiniers, elles avaient développé de remarquables qualités d'adaptation à leur environnement. Aujourd'hui, des jardiniers amateurs et des agriculteurs bio luttent pour leur sauvegarde.

Les grands cuisiniers ne peuvent plus s'en passer. Sauvages ou cultivés, les légumes rustiques figurent désormais en bonne place sur les cartes des chefs «toqués» qui, tels Édouard Loubet ou Alain Passard, bichonnent dans leur potager la tomate rose de Berne, le potimarron, le cerfeuil tubéreux, la tétragone (épinard) ou la barbe de capucin (chicorée). Simple effet de mode? Pas si sûr. «L'engouement pour les variétés anciennes date seulement d'une dizaine d'années. Mais ce qui, au départ, ne dépassait pas le cercle de quelques collectionneurs passionnés qui s'échangeaient des semences entre eux, a fait rapidement tache d'huile chez les jardiniers amateurs, avides de formes, de couleurs et de saveurs insolites», constate Jean Whorer, du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS). Le succès populaire des expositions (Saint-Jean-de-Beauregard (91), Courson (91), etc.), des salons (Marjolaine) et des conservatoires de plantes oubliées, témoigne d'ailleurs de l'intérêt

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Florence Humbert

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