ENQUÊTE

Les libres échangistes de l'économie

A l'heure où tout s'achète et où tout se vend, quelques milliers de personnes organisent et pratiquent en France l'échange de biens, de services et de compétences en dehors de tout souci mercantile, démontrant ainsi qu'économie peut très bien rimer avec gratuité et solidarité. Pourquoi ne pas les rejoindre ?

> Les systèmes d'échange locaux : Apprendre à se passer de l'argent

Catherine Delpech, adhérente du SEL (système d'échange local) de Paname, note tout sur son « carnet d'échanges » : « récemment, j'ai fait garder mon bébé. J'ai travaillé pour le site Internet du SEL de Paname, j'ai mis en forme un document informatique pour un autre membre. Une coiffeuse à la retraite est venue chez moi me couper les cheveux. J'ai participé à une bourse d'échanges, c'est un peu comme une brocante, mais entre adhérents. J'ai aussi fait faire des petits travaux de peinture dans ma salle de bains... Et j'ai effectué pas mal de dépannages informatiques».

Qu'ils tiennent ou non leurs comptes, le principe reste le même pour les adhérents des SEL : jamais d'argent. Les biens, les services, les connaissances ou les savoir-faire qu'ils échangent s'évaluent à l'aune d'une unité de mesure propre à chaque SEL : le « paname », le « piaf » ou le « pigalle » à Paris, le « grain de sel» dans l'Ariège, la « pêche », le « pavé » ou la « feuille » ailleurs. « C'est ce qui nous distingue du troc ! » précise

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Dominique Sicot

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