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Marie Castets
En mal de reconnaissance, les huissiers gagneraient-ils à être mieux connus? Pas sûr à en juger par leurs pratiques contestables en matière de tarifs. Constat sur le terrain.
Nous avons l'immense privilège de faire 100% de mécontents chez les débiteurs comme chez les créanciers», plaisante Maître Werter*, huissier de justice à Strasbourg. De fait, l'huissier, cet officier ministériel acteur charnière de la vie judiciaire, rencontre, il est vrai, encore quelques difficultés à se débarrasser de son image peu gratifiante.
L'huissier de justice n'est pourtant plus véritablement l'individu en costume sombre et à la mine austère que l'on imagine. D'un âge moyen de quarante-deux ans, il ressemble davantage à un cadre supérieur particulièrement soucieux de son chiffre d'affaires.
Qu'il soit titulaire d'une part de société ou exerce à son propre compte, il fait rarement cavalier seul et orchestre, de main de maître, sa petite entreprise. Parfaitement organisé, il s'entoure du personnel adéquat ? service comptable, clercs, secrétariat ? et délègue ainsi une bonne partie de son travail.
Si l'huissier se décrit comme un «juriste de proximité», à l'écoute des parties en conflit, en pratique, il se mêle rarement des premières confrontations avec les débiteurs, majoritairement en proie aux plus grandes difficultés financières, déléguant cette tâche à ses clercs.
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