Élisabeth Chesnais
Le littoral entre protection et béton
D'un côté les associations de défense de l'environnement armées d'un outil décisif, la loi littoral. De l'autre, des élus et des aménageurs qui s'emploient à affadir le texte. Au centre, un bord de mer menacé par une nouvelle vague de béton.
Environnement
Trois janvier 1986. La loi littoral entre en vigueur. Fait rarissime, le texte est voté à l'unanimité, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat. Ce consensus témoigne de l'inquiétude grandissante face à la déferlante de béton sur les côtes françaises. Depuis les années soixante, en effet, rien n'a pu endiguer l'irrésistible folie d'urbanisation en bord de mer. De l'Atlantique à la Méditerranée, les communes littorales accordent des permis de construire et de lotir à tout va, l'État planifie les grands ensembles balnéaires du Languedoc-Roussillon et de l'Aquitaine à tour de bras. Début des années quatre-vingt, la Côte d'Azur est bétonnée à presque 100 %, la côte languedocienne sacrifiée. Au même moment, les Français se découvrent un amour immodéré pour la nature et ses vastes espaces. Il faut concilier l'inconciliable, l'économie et le tourisme, l'aspiration des vacanciers à vivre les pieds dans l'eau en restant entouré d'un littoral vierge. La loi littoral relève le défi. Avec succès ? «Sans aucune législation, affirme Norbert Calderaro, vice-président du tribunal administratif de Nice et spécialiste incontesté de la loi littoral,
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