Élisabeth Chesnais
Laits enrichisDu fer pour quoi faire ?
Avec des ventes en progression de 20 % sur un an, le lait de croissance fait un tabac. Dix ans après son lancement, le succès du lait enrichi en fer et destiné aux enfants de 10 mois à 3 ans se confirme. Il est vrai que les industriels ne ménagent pas leurs efforts. Publicités, communications auprès des pédiatres et, surtout, cette trouvaille marketing de lait de croissance, comme si les enfants n'allaient pas grandir normalement sans lui. À 2 euros/13,12 F le litre en moyenne, quand un lait UHT standard se vend deux à trois fois moins cher, la marge est royale. «Deux mères sur trois ont déjà acheté du lait de croissance», se réjouit Candia, numéro un du secteur. Reste un tiers qu'il faut convaincre. Il s'agit presque d'une mission de service public si l'on en croit Candia, pour qui 70 % des bébés sont carencés en fer. En réalité, ce chiffre est calculé à partir des apports alimentaires en fer, pas de la carence elle-même.D'après une étude réalisée à Paris en 1989, elle touchait 29% des bébés âgés de 10 mois et 13% des enfants de 2 ans. L'anémie concernait 8% des bébés à 10 mois, 0,3% à 2 ans. «La carence en fer et, a fortiori, l'anémie peuvent entraîner des troubles ORL et une irritabilité. En cas d'anémie, on note une réponse aux tests psychomoteurs moins bonne, souligne le docteur Dominique Turck, chef de service de pédiatrie à l'hôpital Jeanne-de-Flandre, de Lille (59). Au plan hospitalier, dans la région, nous rencontrons 30 à 40 % de carence en fer et 10 % d'anémie. La
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