ENQUÊTE

La menace du mouton fou

Tremblante, ESB du mouton : la consommation d'ovins n'est pas forcément anodine. Mais les mesures pour parer à un risque éventuel se font attendre.

Irresponsable. Venu inaugurer le Salon de l'agriculture, en février dernier, Jacques Chirac ne cache pas l'exaspération que lui inspire l'avis rendu quelques jours auparavant par l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Pourtant, les recommandations des experts n'ont rien de révolutionnaire. Il s'agit de modifier la liste des «matériaux à risques spécifiés» - les organes exclus de la consommation- chez les ovins. Mais cet avis a, pour certains, l'inconvénient de rappeler que la filière ovine n'est pas au-dessus de tout soupçon. Si la viande de mouton, et surtout d'agneau _les moins d'un an, qui représentent 90 % de notre consommation, n'a jamais fait la une de l'actualité, elle n'en est pas moins soumise à une réglementation particulière. Depuis la première crise de la vache folle, en 1996, certains organes ovins comme la rate ou, dans certains cas, la cervelle, sont bannis de nos assiettes. C'est que le mouton souffre lui aussi d'une encéphalopathie spongiforme : la tremblante. Connue depuis plus de deux siècles, elle a toujours été supposée non transmissible à l'homme, faute de lien établi. Mais aucun scientifique ne se hasarderait à faire de cette hypothèse une certitude. Car si la tremblante existe depuis des lustres c'est aussi le cas de la maladie de Creutzfeldt-Jakob

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