Hélène Martin
La garde à vueSans peine
Pour répondre aux injonctions de la Cour européenne des droits de l’homme, la garde à vue vient d’être réformée. Objectif affiché : donner un coup d’arrêt à la folle escalade d’une pratique policière qui prive de liberté, pas seulement des délinquants d’envergure et des criminels, mais aussi des citoyens ordinaires, parfois pour des broutilles, voire sans réel motif. Et pour se tirer de ce mauvais pas, il faudra encore et toujours mettre la main à la poche.
Saisie par un citoyen français, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que notre législation sur la garde à vue ne répond pas aux exigences d’un procès équitable (voir encadré « Qu'est-ce qu'un procès équitable », plus bas). Dans la foulée, le Conseil constitutionnel, à l’occasion d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), et la Cour de cassation, ont jugé que la garde à vue « à la française » ne respectait pas les libertés individuelles. Face à cette unanimité critique, la réforme devient alors indispensable. Place donc à la garde à vue nouvelle façon (loi n° 2011-392 du 14 avril 2011, entrée en vigueur le 1er juin 2011) avec, pour le citoyen mis en cause, notamment, l’accès plus fréquent à l’avocat, et le droit de n’être retenu dans un commissariat de police ou une gendarmerie que si les faits qui lui sont reprochés sont très sérieux.
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