ENQUÊTE

La dérive des marques

La pub est partout. Mais la révolte gronde. Affiches taguées, détournements de publicités, journée sans achat, les manifestations antipub se multiplient. Explications.

Publicité

Au mois de décembre dernier, en plein après-midi, des membres de l'association Rap (Résistance à l'agression publicitaire), armés d'échelles, barbouillent les panneaux publicitaires du boulevard Saint-Michel, à Paris. «Le système de la publicité est impérialiste, déclare Yvan Gradis, président de Rap. Il s'impose partout. Ses panneaux défigurent les façades d'immeubles et les abords des grandes villes, recouvrent les bus, les couloirs de métro et même les tables de bistrots. Les prospectus encombrent nos boîtes aux lettres. Bref, l'agression est permanente. La publicité nous présente un univers où tout le monde est beau et heureux, où le bonheur ne peut être atteint que par la consommation. C'est un vrai plaisir de taguer ces affiches pour signifier notre ras-le-bol.» Face au Goliath publicitaire, d'autres petits David (voir encadré, p. 45) viennent grossir le bataillon des résistants. En librairie, des ouvrages récents(1) dénoncent aussi le pouvoir écrasant de la publicité et son intrusion dans notre quotidien. «Nous sommes une goutte d'eau face à nos adversaires, admet Vincent Cheynet, le créateur de Casseurs de pub. Il n'empêche que la critique de la publicité est un bon moyen de sensibiliser le public à une prise de conscience plus globale.

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Florence Humbert

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