ENQUÊTE

JusticeCitoyens justiciers

Pour un justiciable, mettre au jour des dérives de la justice « du quotidien » ne va pas sans peine. Exemple dans la région de Montpellier.

« On a ouvert le débat sur la responsabilité des décideurs (…). S’est imposée l’idée que les magistrats devaient répondre de leurs actes (…). Tout cela a permis l’éclosion de ce que j’appelle les “paranoïaques procéduriers”. Ce sont des personnes qui s’estiment victimes de faits souvent imaginaires, qui s’érigent en justiciers solitaires, qui fabriquent des procédures et parviennent à convaincre certains médias de la pertinence de leur combat. » En juillet 2014, au moment de quitter ses fonctions de procureur général à la cour d’appel de Montpellier (34), Bernard Legras se confie au quotidien régional Midi libre. S’il se garde de citer des noms, il en a en tête. Probablement se souvient-il de cet huissier qui n’a cessé de déplorer son inaction (voir encadré). Et pense-t-il aussi à Hubert Van den Torren, qui porte de graves accusations contre des magistrats de la région.

À la tête d’une entreprise de réfrigération, ce justiciable « ordinaire » a engagé en 2006 une action pour une histoire de brevets. En 2007, l’huissier mandaté dans cette procédure reçoit un curieux coup de fil de Brigitte Deville, vice-présidente à l’époque du tribunal de grande instance (TGI) de Béziers (34). Elle n’est pas en charge du dossier mais vient tâter le terrain, précisant qu’elle entretient des liens cordiaux

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