ENQUÊTE

Intolérances alimentairesDes tests douteux

En présence de troubles inexpliqués, il est de plus en plus fréquent d’invoquer une intolérance alimentaire. Des laboratoires privés proposent des tests de diagnostic aussi chers que contestés.

Comme toutes les formes d’allergies, celles induites par des produits ali­mentaires sont en constante augmen­tation. Parallèlement, médias et sites Internet font leurs choux gras d’un phénomène moins facilement mesurable : l’intolérance alimentaire. Nombreux sont nos contem­porains qui, sans développer de réactions immu­nologiques parfois violentes caractéristiques de l’allergie (voir encadré, plus bas), assurent ne pas « supporter » le lait, le gluten, telle épice ou tel fruit exotique.

Phénomène réel ou effet de mode ? Parfois dési­gnés à raison comme coupables, ces aliments sont, dans d’autres cas, de simples boucs émissaires. Lorsqu’on souffre de symptômes gênants à l’origine inexpliquée (intestin irritable, fatigue chronique, migraines, etc.), il est réconfortant de pouvoir trouver une explication. Le problème, c’est qu’il est bien difficile de faire la part des choses entre la pathologie réelle et l’effet noce­bo1. Car la médecine officielle ne propose guère de moyens de diagnostiquer ces pseudo-allergies, à quelques exceptions près (voir encadré, plus bas). Du coup, des laboratoires privés se sont engouffrés dans la brèche, proposant des tests de diagnostic des intolérances alimentaires au fondement scientifique aussi contestable

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