Perrine Vennetier
HormonesGéniales mais mal aimées
Le champ d’action des hormones est immense, du sommeil aux sentiments, de la digestion à la motivation. Elles régulent finement ces fonctions selon nos besoins. Alors pourquoi nous en méfions-nous autant ?
« En fait, on ne nous a jamais vraiment pardonné la puberté », se lamentent les hormones sous la plume de Franca Parianen, docteure en neurosciences (1). Et c’est tellement vrai ! Quand on pense aux hormones, on a souvent en tête les caractères sexuels et les comportements irrationnels, l’acné adolescente et ses sautes d’humeur. Oubliant au passage que ce sont aussi les hormones qui ont permis à l’adolescent boutonneux et en colère qui se trouve en face de nous d’être né, d’avoir grandi, d’apprendre, de courir et d’aimer.
Il faut dire que l’étude des hormones a commencé par ses manifestations les plus bruyantes. Vers 1850, un physiologiste allemand du nom de Berthold s’intéresse aux effets de la castration chez les poulets. Si on leur ôte les testicules, ceux-ci n’acquièrent ni la crête ni le chant ni les comportements sexuels ou combatifs qui caractérisent les coqs. Ce sont des chapons. En revanche, si on leur greffe un de leurs testicules sur l’abdomen et qu’on le reconnecte à la circulation sanguine, ces caractères apparaissent bien. C’est la preuve que « quelque chose » qui est sécrété dans les testicules agit à distance : ce sont les hormones. Quarante ans plus tard, un membre de l’Académie des sciences de Paris, Charles-Édouard
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