Micaëlla Moran
Grandes surfacesLa sécurité à pas comptés
Sol glissant, chutes d'objets, chariots dangereux... le parcours du consommateur en magasin n'a rien d'une promenade de santé. Et la prise de conscience des professionnels est encore timide.
«Une fois de plus, l'imagination des assureurs est sans bornes, constate Mme R., de Soultz (68), dont l'époux est tombé, glissant sur des dalles mouillées d'un magasin en plein travaux de rénovation. C'est à nous de prouver que le sol était anormalement glissant ce jour-là. Au moment de sa chute, mon mari n'a pas pensé à demander les coordonnées de la personne qui l'a aidé à se relever.» Les époux R. ont appris que d'autres chutes avaient eu lieu mais ils ignorent l'identité des victimes. «En revanche, nous avons remarqué que des tapis ont été posés par la suite par le personnel», poursuit Mme R. À leurs yeux, une telle mesure est la reconnaissance implicite que la sécurité était défaillante. Mais pour l'assurance du magasin, c'est insuffisant. «Nous avons noté que vous avez pris des photos du sol recouvert de tapis antichutes, répond l'assureur, mais ces photos ne suffisent pas à établir la responsabilité du magasin.»
Un univers impitoyable
En matière de responsabilité civile, c'est en effet à la victime d'apporter la preuve. En théorie, la chose se conçoit aisément. Dans la réalité, c'est plus compliqué. Face à l'accident, une famille songera davantage à alerter les secours d'urgence qu'à recueillir l'adresse des témoins ou prendre des
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