ENQUÊTE

Fraude bancaireDes contrôles bien légers

Publié le 22 avril 2020

Un compte ouvert à La banque postale était sous surveillance après une première opération frauduleuse. D’autres ont très vite suivi. L’établissement financier décline toute responsabilité. Analyse d’un litige non réglé.

Les escrocs s’adaptent vite : il est probable que certains profiteront de la période troublée liée au coronavirus pour piller des comptes à coups de virements, de prélèvements ou de débits frauduleux de carte bancaire. Avant l’épidémie, ce type d’escroqueries progressaient déjà de manière inquiétante. Et les aigrefins sont parfois aidés par les banques, bien peu vigilantes (lire l’encadré).

Membre des Académies de médecine et vétérinaire, Serge Rosolen s’occupe de sa mère, Christiane, âgée de 92 ans, et porte une attention toute particulière à ses comptes. Cela n’est pas trop compliqué pour lui, car la retraitée n’utilise pas sa carte de crédit et ne procède à aucune opération bancaire via Internet. Elle gère son argent « à l’ancienne » : si cela se révèle nécessaire, elle se déplace au guichet pour procéder à des virements et reçoit encore des relevés de compte papier. Or, c’est justement par ce biais que des margoulins ont réussi à alléger deux de ses comptes de plusieurs milliers d’euros.