ENQUÊTE

Fortes chaleursLes mal-logés de l’été

Quand on parle de précarité énergétique, on pense souvent aux logements qui laissent entrer le froid et coûtent très cher à chauffer l’hiver. Mais l’été, avec les vagues de chaleur récurrentes, ils peuvent aussi se transformer en véritables étuves.

Lorsque nous rencontrons Andrée, début mai, son appartement, situé au premier étage d’une barre d’immeuble du quartier des Escanaux, à Bagnols-sur-Cèze (30), ne semble pas sorti de l’hiver. C’est en tout cas ce à quoi l’on pense en voyant les cartons posés contre les murs de son salon. « C’est tellement mal isolé ici que j’ai trouvé cette astuce pour lutter un peu mieux contre le froid », raconte la retraitée de 71 ans qui a perdu la vue, en 2018, à la suite d’une maladie.

Tout autant que la froidure hivernale, Andrée redoute le thermomètre qui s’affole l’été, ce qui, désormais, arrive immanquablement dans cette ville du Gard. Son logement la protège bien mal des hautes températures. Toujours ce même défaut d’isolation, qui ne lui permet pas d’y conserver un environnement frais. Andrée nous montre aussi ses volets : « Non seulement ils sont très difficiles à tirer, mais en plus ils sont en fer, un métal conducteur de chaleur. L’année dernière, j’ai relevé jusqu’à 35 °C dans mon salon », indique la septuagénaire, qui presse Habitat du Gard, le bailleur social possédant la majeure partie des bâtiments du quartier, de réhabiliter le

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Fabrice Pouliquen

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