ENQUÊTE

Foires aux vinsÀ consommer avec modération

Avec la chute des premières feuilles, les catalogues des foires aux vins s'accumulent dans nos boîtes aux lettres. Mais derrière ces offres attractives se dissimulent de nombreuses chausse-trappes.

Tandis que les enfants prennent le chemin de l'école, les parents, eux, suivent celui des caves. Depuis vingt ans, septembre est devenu le mois des foires aux vins. De l'hypermarché au caviste, de l'épicerie fine au hard discounter, c'est à l'enseigne qui proposera le maximum de «vraies bonnes affaires», à celle qui aura réussi à dénicher la perle rare. Avec la garantie, affichée dans chaque catalogue, qu'on ne trouvera dans les linéaires que la fine fleur des AOC, fruit d'une sélection sévère, réalisée tout au long de l'année par les oenologues maison. Mais, malgré ces offres alléchantes, les foires aux vins ne sont plus ce qu'elles étaient. Apparues dans les années 80, elles ont surtout permis à la grande distribution d'intégrer des crus prestigieux à son offre, jusqu'alors cantonnée aux vins de table. Le bordelais, seule zone d'appellation capable de fournir des produits haut de gamme en volumes suffisants, s'est longtemps taillé la part du lion, représentant jusqu'à 70% des sélections. Mais, à partir de 1992, une spéculation effrénée a fait s'envoler la cote des grands bordeaux, pour atteindre son apogée en 2000. Un chiffre magique qui a permis à ce millésime de battre tous les records à la hausse.

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Florence Humbert

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