ENQUÊTE

Experts automobilesUne indépendance bafouée

Acculés par les assureurs, les experts perdent parfois de leur indépendance et gèrent des dossiers dans le but de les satisfaire. Cela au détriment de l’automobiliste.

Accident, désaccord avec l’assurance, litige avec un constructeur ou un vendeur… autant de situations qui peuvent vous amener à consulter un expert automobile. Son rôle sera alors de constater les dégâts, de chiffrer le montant d’une réparation, d’évaluer la valeur d’un véhicule, de rechercher et préciser un défaut de fabrication ou de conception. La mission de l’expert, déterminante pour la sécu­rité routière, est d’ailleurs régie par l’article R. 326-2 du code de la route, qui précise que les conditions dans lesquelles un expert en automobile exerce son métier sont, entre autres, « incompatibles avec l’exercice de la profession d’assureur ou tous actes de nature à porter atteinte à son indépendance ».

Les assureurs mettent la pression

Souvent mandaté par l’assureur pour évaluer les dégâts causés sur un véhicule après accident, l’expert se doit d’être totalement indépendant de son donneur d’ordre. C’est le seul moyen pour garantir une réparation optimale. Mais, dans la pratique, l’assureur, qui est aujourd’hui le principal apporteur d’affaires, s’immisce dans le travail de l’expert. « De tout temps, les assureurs ont mis la pression sur le dos des experts, souligne Bernard Tourrette, expert indépendant et président du SEI

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Yves Martin

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