ENQUÊTE

Emprunter après un cancerQuels progrès réels ?

Le « droit à l’oubli » permet, depuis 2022, aux personnes ayant eu un cancer de faire assurer leur prêt immobilier 5 ans après la fin de leurs traitements aux mêmes conditions que les autres. Qu’en est-il dans les faits ?

Pendant trop longtemps, les personnes ayant eu un cancer ont subi une double peine : après des traitements lourds, il leur était impossible d’acheter un logement ou de créer leur entreprise. Pourquoi ? Parce que les assureurs considéraient qu’elles étaient toujours à risque, même en rémission. Résultat, soit ils refusaient d’assurer leur prêt, soit ils leur imposaient des surprimes ou des exclusions de garantie. Une situation très pénalisante et injuste contre laquelle plusieurs associations de patients (Ligue contre le cancer, RoseUp…) ont bataillé ferme pendant des années.

Premier succès en 2016 : le droit à l’oubli (c’est-à-dire ne pas être obligé de déclarer son cancer s’il est guéri au bout d’un certain temps) a été inscrit dans la loi et fixé à 10 ans après la fin des traitements. En février 2022, une nouvelle étape a été franchie avec la loi Lemoine : ce droit à l’oubli est passé de 10 ans à 5 ans. En clair, depuis cette date, toute personne guérie de son cancer ou de son hépatite C doit déclarer sa pathologie à son assureur uniquement pendant les 5 années suivant la fin du protocole thérapeutique et si elle n’a pas fait de rechute. Autre avancée prévue dans cette même loi : la

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Sophie Cousin

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