Élisabeth Chesnais
ÉlectricitéConcurrence court-circuitée
L’UFC-Que Choisir a fait les comptes : la concentration des moyens de production électriques aux mains d’EDF coûte extrêmement cher aux consommateurs.
D’un côté, la concurrence en matière de fourniture d’électricité. Chaque foyer a désormais l’embarras du choix entre EDF et une vingtaine de fournisseurs alternatifs, des mastodontes du gaz ou du pétrole comme Engie, Total ou Eni, aux entreprises locales et aux start-up. De l’autre, le quasi-monopole d’EDF pour l’approvisionnement. Le groupe détient l’immense majorité des capacités de production. D’abord, avec ses centrales nucléaires, qui lui appartiennent à 100 %. Ensuite, avec son parc hydraulique. Ses grands barrages représentent 78 % de la puissance installée. Enfin, avec ses centrales thermiques au charbon, au fioul ou au gaz naturel. Si Engie et Direct Énergie sont présents sur cette production d’appoint avec des centrales à gaz, EDF la détient tout de même à 58 %. Et tout compris, le groupe se taille la part du lion : il assure 86 % de la production d’électricité, dont 70 % en provenance de ses centrales nucléaires. Ultradominant, il dispose de tous les leviers pour orienter les prix en modulant l’offre s’il le souhaite.
D’ailleurs, le législateur a jugé que cette prédominance sur les capacités de production cadrait mal avec l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence. Les prix de gros ont été si élevés que les fournisseurs alternatifs étaient incapables de
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Nicolas Mouchnino