Fabienne Maleysson
Ehpad et Covid-19Le mois le plus long
Pendant six semaines, les personnes âgées hébergées en Ehpad n’ont pas eu le droit de voir leurs proches. Une décision prise pour les protéger mais qui a pu s’avérer contre-productive. Elle pose à nouveau la question de la considération accordée au grand âge dans nos sociétés.
« J’ai l’impression que ma mère est piégée dans une espèce de bunker. Rien ne sort, rien ne rentre, on ne sait pas ce qui se passe. J’ai un peu renoncé à l’idée d’arriver à la sauver, mais je voudrais au moins qu’elle sache qu’on est là et qu’on pense à elle, qu’elle ne meure pas abandonnée, toute seule. » Diffusé le 22 avril sur les ondes de France Info, ce témoignage poignant reflète un sentiment largement partagé : le nombre élevé de décès dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) est d’autant plus mal accepté que les familles n’ont pas pu rester auprès de leur proche les jours précédant sa mort (1).
Des mesures trop radicales
L’interdiction des visites dans ces structures d’accueil a, en effet, été décrétée dès le 11 mars. Une décision très douloureuse pour de nombreux Français, comme le prouvent les réponses à notre appel à témoignages, dont les deux courriels suivants illustrent la teneur générale. « Je trouve très difficile le confinement de mon papa de 95 ans en Ehpad. Il pleure souvent au téléphone. Les interdits de visite me semblent inhumains. Une visite par
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