Élisabeth Chesnais
Du teck au toc
Synonyme de luxe et de résistance, le teck fait un tabac. On ne jure plus que par lui. La production de masse, pourtant, ne lui convient guère.
«Mes fauteuils de jardin s'abîment, j'ai pourtant acheté du teck.» À la première alerte, c'est la raillerie qui l'emporte. «Tu t'es fait avoir, ce n'était pas du teck.» Et d'anecdote en anecdote, il faut se rendre à l'évidence, le teck n'est plus ce qu'il était. «Victime de son succès, explique un connaisseur. Longtemps, il a été réservé à l'accastillage, aux yachts et voiliers. Les volumes étaient limités.» Puis, l'image de raffinement qu'il véhiculait a conquis le grand public. Sa réputation de bois résistant à tout, en particulier à l'eau, a fait le reste. Point de salut hors du teck dès que l'on parle de salon de jardin, de terrasse en bois, de caillebotis, de parquet ou de salle de bains. Les catalogues de la grande distribution, généraliste ou spécialisée, en regorgent. Du coup, la demande a explosé. Il a fallu trouver le bois hors du marché et du circuit traditionnels. Historiquement, le teck vient de Birmanie. Son aire naturelle de production s'étend jusqu'en Inde et au Laos, guère au-delà. Les amateurs continuent d'ailleurs à ne jurer que par le teck de Birmanie. Les arbres y sont abattus matures, en moyenne à 70 ans. Écologistes et ONG (organisations non gouvernementales) hurlent, les uns parce que le Myanmar (Birmanie) exploite ses forêts primaires au-delà du raisonnable et déforeste à tout va, les
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