ENQUÊTE

Dispositifs médicaux dangereuxUne réglementation bien molle

Avant d’être mis sur le marché, les médicaments doivent répondre à de strictes exigences. C’est moins vrai pour les dispositifs médicaux que sont prothèses mammaires, implants de stérilisation ou défibrillateurs cardiaques.

Les dispositifs médicaux englobent tout le matériel de santé, des pansements aux valves cardiaques. De nombreux retraits touchent des produits utilisés à l’hôpital : une pince de robot chirurgical qui peut se casser pendant une opération, du fil de suture des plaies trop fragile, un défibrillateur qui ne délivre pas la puissance attendue. « Quand il y a eu un rappel sur des dispositifs d’intubation, il a fallu ouvrir tous les placards, tous les tiroirs et vérifier tous les chariots d’urgence, raconte Anne Quievy-Macchioni, correspondante matério­vigilance au CHU de Bordeaux (33). On aimerait bien que les fabricants responsables nous aident. Mais dans l’ensemble, le système fonctionne. »

Les patients livrés à eux-mêmes

Ce n’est pas forcément le cas pour les patients utilisateurs ou porteurs de dispositifs défectueux. Depuis juin 2021, Philips est censé rappeler ses appareils de ventilation. Mais, en juin 2022, seuls 7 % avaient été remplacés, ce qui a conduit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à prendre une décision de « police sanitaire » à l’encontre du fabricant. Et elle a rappelé aux prestataires (qui louent ces produits) leur obligation d’informer

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Perrine Vennetier

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