ENQUÊTE

Dépistage du cancer du seinInterview du professeur Michaël Baum

Aujourd’hui professeur honoraire de chirurgie au Kings college hospital de Londres, Michaël Baum fut chargé par le ministère de la Santé britannique, en 1987, d’élaborer la première unité de dépistage de cancer du sein dans le sud-est de l’Angleterre. Dix ans plus tard, il démissionna.

Pour quelles raisons avez-vous démissionné du ­comité officiel sur le cancer du sein en 1997 ?

Pr Michaël Baum. Certains ­travaux venaient d’être publiés, disant que l’estimation de 25 à 30 % de bénéfice en termes de mortalité était exagérée et que les effets délétères du surdiagnostic étaient sous-estimés. Nous assistions à une augmentation concomitante des diagnostics de cancers in situ et des femmes subissant des mastectomies. J’avais déjà conscience que quelque chose n’allait pas. Selon moi, cette ­information devait être donnée dans les invitations au ­dépistage pour permettre un choix éclairé. On me ­répondit que si nous faisions cela, les femmes ne feraient plus le ­dépistage. J’ai répondu que c’était leur droit. Étant en ­minorité au sein de mon ­comité, j’ai démissionné.

Que pensez-vous des nombreuses difficultés rencontrées par le Pr Peter Gøtzsche, qui a publié la première revue des études sur le dépistage par mammographie et a remis profondément en cause sa ­pertinence ?

Pr Michaël Baum. C’est absolument ­honteux ! Le traiter de piètre scientifique, c’est totalement injustifié ! Le fait que les attaques

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Catherine Sokolsky

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