Catherine Sokolsky
Démographie médicaleToubib or not toubib ?
La France va-t-elle manquer de médecins ? En fait, plus que la pénurie de praticiens, ce sont les inégalités dans leur répartition géographique qui sont à redouter. L'occasion de faire évoluer un milieu quelque peu sclérosé.
Depuis quelques années, un nouveau fléau est annoncé : la pénurie de médecins. Chiffres et graphiques à l'appui, on nous démontre la baisse programmée de la démographie médicale dans les années à venir. Illustré de quelques clichés spectaculaires montrant d'interminables files de patients faisant la queue devant la porte d'un ophtalmologiste dans le nord de la France, le tableau évoque immanquablement le spectre de la médecine anglaise et ses listes d'attente tellement décriées. La situation est-elle désespérée ?
À raison de 330 médecins pour 100 000 habitants, notre densité médicale se situe au-dessus de la moyenne des pays développés(1) et le nombre de médecins n'a jamais été aussi élevé. En une vingtaine d'années, il a doublé (117 304 en 1979, 235 890 en 2002), l'augmentation des spécialistes ayant été beaucoup plus importante. On compte 52% de généralistes contre 48% de spécialistes. Jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix, on parlait encore de pléthore. «France: de 9 300 à 17 500 médecins en surnombre», pouvait-on lire, entre autres, dans Le Figaro, en juin 1997. Le basculement, pourtant prévisible en raison de l'instauration du numerus clausus au début des
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