ENQUÊTE

Décharges sauvagesUn fléau dont on ne voit pas le bout

En 2019, la mort d’un maire, renversé par la camionnette d’un artisan surpris en train de jeter des gravats dans la nature, a créé un électrochoc. Les autorités ont pris à bras-le-corps le problème des dépôts illégaux. Cinq ans plus tard, où en est-on ?

« Je vous avais conseillé d’enfiler de vieilles baskets », sourit Jean-Yves Sayag, au pied d’un monticule de détritus qu’il s’apprête à gravir sous la chaleur marseillaise d’un jour de juin. Le conseiller délégué à la propreté d’Aix-Marseille-Provence Métropole (Bouches-du-Rhône) nous a donné rendez-vous à 300 m du Vélodrome, rue Gustave- Eiffel, sur un terrain militaire désaffecté où s’est établi un campement rom. Ce premier tas de déchets barre l’accès à un hangar délabré, et il faut grimper dessus pour pouvoir jeter un œil à l’intérieur.

En plein Marseille (13), rue Gustave-Eiffel, un hangar sert de décharge sauvage.

Des tonnes d’ordures apparaissent alors devant nos yeux, étalées sur 20 m de large pour au moins 100 m de long, laissant rarement le sol à nu. On trouve de tout : des parpaings, des tuiles, du carrelage et quantité d’autres gravats. Mais également de l’électroménager, une vieille baignoire, des jouets, des matelas, des canapés et autres vestiges de nos consommations passées. Une partie de ces encombrants est probablement ramassée sur les trottoirs par les familles qui vivent sur le site. Jean-Yves Sayag ne met

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Fabrice Pouliquen

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