ENQUÊTE

Cures thermalesBons soins ou gros sous ?

Soutenu par un lobbying intensif, un régime d’exception réglementaire a permis de maintenir le remboursement des cures thermales malgré leur coût élevé. Leur intérêt médical n’est toutefois pas bien établi.

Avec près d’un demi-million de curistes par an, le thermalisme est une éco­nomie rentable. Après un âge d’or au XIXe siècle, il est devenu accessible au plus grand nombre grâce à la prise en charge des cures thermales par l’assurance maladie. Depuis 1947, les conditions de remboursement ont peu varié, assurant un flux régulier de patients. Ce succès est-il justifié ? Il est permis d’en douter au regard des études disponibles. La plupart souffrent de défauts de méthode, empêchant d’évaluer l’effet propre de la cure, censé être lié à la teneur des eaux thermales en minéraux et oligo-éléments : celles riches en calcium soigneraient les maladies de peau, celles qui sont sulfurées les troubles respiratoires, etc. Mais la littérature ne permet pas de savoir si l’amélioration de l’état des patients, quand elle apparaît, est due à la composition chimique de l’eau ou aux 3 semaines de séjour dans des conditions agréables, avec des soins quotidiens.

L’autre problème majeur de ces études réside dans leur manque d’indépendance. Pour gagner en légitimité, les établissements thermaux et les villes qui les accueillent ont fondé, en 2004, l’Association française pour la recherche thermale (AFRETh) qui étudie

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Audrey Vaugrente

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