Fabienne Maleysson
CrèchesUn système à bout de souffle
L’accueil des plus petits souffre de problèmes endémiques, dont la pénurie de personnel formé. Les témoignages que nous avons recueillis en montrent les conséquences.
C’est un drame épouvantable qui a révélé aux yeux de tous les dérives du monde de la petite enfance. Le 22 juin 2022, une fillette de 11 mois est morte dans une crèche lyonnaise, empoisonnée par le déboucheur pour WC que lui avait fait ingérer une employée. Depuis, les états des lieux se sont multipliés : un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), une commission d’enquête parlementaire et trois livres publiés par des journalistes (lire l’encadré) font peu ou prou le même constat. Le bilan le plus complet est tiré par l’Igas, qui conclut à une dégradation de la qualité de l’accueil des enfants, à des carences dans leur sécurisation affective et leur éveil, ainsi qu’à des risques de maltraitance similaires à ceux observés en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), tels que « le non-respect des rythmes individuels, la dévalorisation, l’humiliation, le forçage, la violence verbale ou physique ». Des remontées de terrain le confirment, et leur lecture est insoutenable.
Remplissage
Au nombre des points à réformer, selon les rapporteurs, le mode de financement des structures – très majoritairement public, à hauteur de 13 milliards d’euros en 2020 –, qui ne tient aucun compte de la qualité de l’accueil, pousse à faire
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