Florence Humbert
CoquillagesUn chapon chez les huîtres
Produit saisonnier, l'huître se consomme surtout pendant les mois en ''r''. L'arrivée sur le marché d'une variété laiteuse va-t-elle mettre fin à cette tradition millénaire ?
Vous en avez peut-être mangé sans le savoir. Depuis quelques années, l'huître triploïde a fait son apparition sur les plateaux de fruits de mer. Le plus souvent incognito. Car le mot fait peur aux consommateurs. Il évoque pour certains une chimère née de manipulations génétiques. En réalité, il n'en est rien, affirme son créateur, André Gérard, directeur du laboratoire de l'Ifremer à La Tremblade (17). «La polyploïdisation, c'est-à-dire l'augmentation du nombre de chromosomes, est un processus naturel que l'homme a utilisé depuis des milliers d'années pour améliorer les végétaux et les animaux. À l'état naturel, l'huître est diploïde, elle comporte deux lots de chromosomes alors que la triploïde en a trois. Mais, contrairement aux organismes génétiquement modifiés, on ne lui a pas ajouté de gènes appartenant à d'autres espèces.» Les scientifiques de l'Ifremer ont d'abord obtenu des huîtres creuses tétraploïdes en leur faisant subir un choc thermique qui empêche l'expulsion de deux lots de chromosomes lors de la fécondation. Croisées avec des individus diploïdes dans le milieu naturel, les tétraploïdes donnent des triploïdes. Avantage: ces huîtres sont stériles. En conséquence, elles grossissent plus vite et surtout leur texture est constante durant toute
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